L’exercice est amusant : on me demande de m’interviewer moi-même sur mon livre « Libérez-vous des réflexes sexistes au travail » paru en janvier 2018 chez InterÉdition (Dunod). Une occasion de se poser les questions les plus sympas ? Ou au contraire de travailler le « style vachard », histoire de se préparer au pire…Ou alors un vrai exercice « schizo » comme me le propose André Perret, Vice-Président Groupe DEVER, en charge du Mag RH : une expérience de dissociation, un dédoublement de personnalité ; une version de moi-même journaliste (VJ) questionnant l’autre partie celle qui a écrit ? Dans tous les cas : un défi que je relève avec plaisir !
François Silva : Plus de 35 ans plus tard, la loi Roudy constitue toujours la référence sur l’égalité Professionnelle. Comment expliques–tu que cette loi soit toujours d’actualité ?
Yvette Roudy : Attention une loi aussi bien faite soit elle, n’est pas suffisante. Et ici au demeurant, il fallait que les acteurs sociaux s’en emparent. Ainsi dans la loi de 1983, pour qu’une égalité professionnelle se développe, je souhaitais que les partenaires sociaux en fassent un élément stratégique dans leur négociation, et ce, sur la durée. Un élément simple mais vraiment majeur de cette loi correspondait à l’établissement d’un rapport régulier sur la place des hommes et des femmes dans les différents postes, fonctions et métiers de chaque entreprise. Mais surtout l’entreprise devait proposer des mesures correctives pour améliorer la place des femmes. Ce ne fut pas le cas malheureusement.
Non, n’éloignez pas vos enfants et vous, Messieurs ne commencez pas à fantasmer. Je vous propose seulement de poser une question à laquelle personne ne répond ou ne souhaite répondre : pourquoi les RH sont-elles devenues en quelques années un repaire de filles, et pourquoi les entreprises ne trouvent-elles pas suffisamment de femmes ingénieures ou de femmes informaticiennes ? Dans un monde où certains internautes s’indignent parfois un peu rapidement pour se mettre personnellement en valeur, je tiens à préciser que mon propos ne se veut en rien provocateur, et que je souhaite seulement apporter un éclairage sur un sujet jamais traité dans les articles spécialisés en RH. Merci de garder cela à l’esprit avant de me taxer de sexisme – une attitude que j’ai en horreur – ou de quoi que ce soit d’autre !
Vous êtes unique, comme n’importe qui d’autre
d’après Anu Garg
Contradictions flagrantes? Les entreprises sont le théâtre de convergences et de divergences entre conditions d’emploi. Les carrières des personnels féminin et masculin ne progressent pas identiquement. Bien des écarts jouent en défaveur des femmes dans le monde du travail, mais certains hommes s’estiment progressivement déclassés. Un tour d’horizon éclaire des évolutions contrastées: puisque l’éventail des questions posées par les discordances est très ouvert, l’inventaire n’ est pas exhaustif . Un aperçu de pistes à explorer donne cependant à réfléchir.