Les réseaux sociaux

Le tribunal des flagrants délires RH consiste, tout en rendant hommage à l'impertinence de son illustre prédécesseur, à traiter d'un sujet sérieux, avec des experts. Deux tribunaux sont généralement organisés par an. Ils s'attachent à susciter réflexions et remise en cause des évidences pour que chacun puisse décider en conséquence de cause ...

Alors, prêt(e) à participer ?

Vous trouverez ci-dessous les vidéos réalisées à l'occasion du troisième tribunal "Les réseaux sociaux !"

Merci aux Organisateurs :

  • L'ANDRH Ile de France
  • l'équipe du MagRH

ainsi qu'à nos partenaires : 

  • Le groupe Verspieren
  • Cornerstone OnDemand

André Perret & François Geuze

La cour (des miracles)

André PERRET

Après une carrière dans la fonction RH (DRH société 10000 personnes) et d'entrepreneur, André PERRET est maintenant responsable d'une structure de conseil et de formation aux prestations totalement personnalisables et Vice Président du Groupe DEVER

Aujourd'hui André PERRET se plait à souligner qu'il a autant de plaisir à animer un colloque à l'ENA sur les Universités d'entreprise (pour le compte de l'IAE G.Effeil) que de former aux techniques du recrutement des responsables de la Croix Rouge Française. Et, devenir presque malgré lui, un spécialiste reconnu de l'intergénérationnel et de la communication managériale me séduit autant...
Doté d'une solide expertise des techniques tutorales, du management de proximité, mais aussi de l'évaluation du Capital Humain.
il travaille au développement d'une approche Risk-management sur les postes clés (enseignement pendant 20 ans au Master 2 Gestion des Risques de BEM)

Vice Président du groupe Andrh Alésia-Nation, il a participé au comité de rédaction de la revue Personnel au titre de responsable des rubriques "portrait", "formation" et "tout compte fait" ou de la coordination de dossiers spéciaux. Président du jury du Stylo d'Or, qui récompense chaque année le meilleur livre contributif à la réflexion RH, et de la Souris d'Or (meilleur blog RH)
Ex membre du Garf et de la Commission Nationale Formation de l'Andrh, il contribue à l'évolution de la Formation Professionnelle vers un statut "bilan" de réel investissement.

Spécialisations : Provoquer pour obtenir des engagements, gérer pour ne pas être débordé, et construire sur le long terme, Intermédiation et Dialogue social

François GEUZE

Diplômé du Master MRH de Lille et d'une maitrise d'informatique fondamentale (option Intelligence Artificielle), membre de l'équipe de direction de ce Master jusqu'en 2016 et fort d'une expérience de 20 ans dans des postes tels que Directeur des Ressources Humaines, de la Stratégie ou des Système d'Information, François Geuze possède une expertise reconnue tant dans le domaine des stratégies RH et du Contrôle de Gestion RH que dans les nouvelles technologies appliquées au domaine de la gestion des hommes et des organisations.

Auteur de nombreuses contributions dans ce domaine, il maîtrise les évolutions des nouvelles technologies et s'est vu attribué la reconnaissance de sa communauté pour ses réalisations de sites internet dédiés aux Ressources Humaines (www.e-rh.org). Il assure la Direction Scientifique du HR FiabLab Europe et est Consultant Expert pour e-Consulting RH

Membre fondateur du Collectif "Reconquete-RH" avec André PERRET et Michel BARABEL, il a assuré la présidence du réseau national des troisièmes cycles spécialisés en Ressources Humaines, Référence RH jusqu'en 2015. Première communauté regroupant Formations (38 formations de niveau master et mastere spécialise) et Diplômés (15.200 en 2011) Référence RH travaille a la qualité des formations et a la structuration de la fonction RH au travers de l'Observatoire National des Métiers de la Fonction RH.

Il a par ailleurs participé à l'ouvrage de Francois STANKIEWICZ "Manager RH" - http://www.manager-rh.org et la révision du dernier ouvrage de Dave ULRICH : RH: création de valeur pour l'entreprise.

Spécialisations :Ressources Humaines, Audit Social, Relations Sociales, SIRH, Technologies et Innovations RH

La mise en accusation - François Geuze et André Perret

Le rappel des faits, le témoignage de la "commissaire" RIQUEL

 

Audition de Vincent Berthelot, Expert

Audition d'Elise BRUILLON, membre de l'Observatoire des RSE, Risk Manager Orange

Audition de Louisa AMARA, Coordinatrice des médias sociaux internationaux chez Business France

Audition de Laura ACHERCHOUR Animatrice des Réseaux Sociaux et Céline MARTIN, Directrice au CFA MUD

Intervention de Bénédicte Tilloy (ex DGRH SNCF Réseau, co directrice Schoolab)

Audition de Geoffroy de Lestrange, Marketing Director, Cornerstone on Demand

Audition de Raphaelle BERTHOLON, Déléguée nationale à l'économie, CFE-CGC

Réquisitoire - François GEUZE

Une pensée pour Pierre DESPROGES. Le texte ci-dessous est émaillé de ses saillies intellectuelles. La justesse de sa vision nous manque (et c'est pas simplement parce que le procureur ce jour la était borgne). Pour aller plus loin, lire également 21 leçons pour le 21eme siècle qui a librement inspiré ici quelques réflexions sur l'usage des réseaux sociaux et de la connaissance... 

Mesdames et Messieurs les Jurés, 

Françaises, Français, Gilets Jaunes, Gillette jetable,
Public chéri, Hiroshima mon amour ... pourquoi pas Auschwitz mon loulou ... 

J'essaie de ne pas vivre en contradiction avec les idées que je ne défends pas. Je n'y dérogerais donc pas plus aujourd'hui, qu'hier. Madame Line QUEDINE est coupable de tous les chefs d'accusation et voilà pourquoi...  

POUF POUF ...

Nous vivons dans un monde sans âme, ou l'individualisme à pris le pas sur le collectif. Il n'est en cela que le reflet de notre temps et de revendications malhabiles à partager. Ce qui explique que je manifeste toujours tout seul. Au reste mes idées sont trop originales pour susciter l'adhésion des masses bêlantes ataviquement acquises aux promiscuités transpirantes et braillardes inhérentes à la vulgarité du régime démocratique imposé chez nous depuis deux siècles par la canaille régicide. Mais enfin, réfléchissez un peu ... 

Les processus globaux deviennent trop compliqués pour qu'une seule personne les comprenne. Mais alors comment connaitre la vérité sur le monde et éviter la propagande et la désinformation ?

Nous en savons moins que nous le pensons. La pensée libérale s'est construite sur la confiance en un individu rationnel, la démocratie se fonde sur le fait que l'électeur sait à quoi s'en tenir, le capitalisme de marché croie que le client à toujours raison et l'enseignement que les étudiants pensent par eux même. On a tord de placer une telle confiance dans l'individu rationnel car ce ne sont que chimères. L'on sait bien que nombre de décisions sont fondées sur des choix non rationnels et des raccourcis heuristiques plutôt que sur l'analyse rationnelle. De même que la rationalité, l'individualité aussi est un mythe, les individus pensent rarement par eux même, nous pensons plutôt en groupe. Aucun individu n'a toutes les connaissances nécessaires pour faire face aux projets que nous lançons aujourd'hui. L'une des forces que nous avons développé au cours des siècles c'est d'être capable de penser en vaste groupe. Pris séparément nous ne savons que peu de chose du monde qui nous entoure, ni même de l'entreprise. La complexification de notre environnement et la spécialisation des connaissances fait même que nous en savons de moins en moins. Nous avons en permanence besoin du savoir-faire des autres. Et nous faisons semblant de savoir en nous appropriant de manière très parcellaire le savoir des autres, les symptômes plus que les causes, les résultats plus que les concepts sous-jacents. Pourquoi pas somme toute... saurions nous, pourrions-nous accumuler toutes ces connaissances et ces savoirs ? Bien sur que non, c'est peut-être la que prend sa source notre peur de l'IA et la méfiance que nous pouvons développer à l'encontre des réseaux sociaux, gigantesque zone de partage du savoir.

L'illusion de la connaissance à son revers, le monde est bien plus complexe et la profusion d'une information sélectionnée par des algorithmes ou par un réseau de personnes, car un réseau social c'est avant tout un réseau humain fait que nous ne mesurons pas combien nous sommes ignorants de ce qui nous entoure. En conséquence nous assistons actuellement à l'éclosion de nombre d'experts auto-proclamés, qui se fondant sur des bribes de connaissance de surface vous assène leurs vérités sur le bonheur au travail, les relations sociales, le management, les ressources humaines, la gestion des organisations, etc... en mode copier/coller.

Les réseaux sociaux nous enferment dans une chambre d'écho d'amis qui partagent nos opinions, au sein de laquelle nos croyances sont constamment renforcées et rarement remises en question. Il est peu probable que fournis des informations plus nombreuses et plus fiables permette d'arranger les choses. Chiffres incontestables, rapports d'experts ne présentent malheureusement que peu d'utilité car la plupart de nos opinions sont façonnées par la pensée collective plus que par la rationalité individuelle et notre attachement à ces opinions tient à la loyauté envers le groupe. Nous avons véritablement un esprit de meute. Les phénomènes de Haters, Troll et autres caractères déplaisant ne sont que l'illustration de l'existence de zones de friction entre ces meutes ou de quelques loups solitaires venant mordiller vos mollets pour tester la solidité de la meute.

Les réseaux sociaux nous donnent un prisme déformant de la réalité, Dans un récent article, publié sur l'excellent site de monsieur l'avocat de la défense, Loic Le Morlec, qui officiait à ma place lors de la précédente audience, à mis en évidence le caractère trompeur de la mode de l'entreprise libérée, qui numériquement ne correspondant à rien, que ce soit en nombre d'entreprise ou de salariés concernés. L'émergence des modes managériales, entreprise libérée, bonheur au travail est une plaie qui ne permet pas de travailler sur les vrais problèmes des organisations et du travail.

Alors, oui ils sont coupables,

  • Du FOMO, dont je suis moi aussi atteint
  • Du repli sur soi et ses croyances, en mode sectaire
  • De diffusion et propagation d'infox, terme retenu pour parler de fake news

Et ils constituent en cela un véritable danger pour notre jeunesse. Car comme la plupart des maladies mentales en vente dans les catalogues des psycho-psychiatres et autres CHO, l'addiction au réseau sociaux se caractérise essentiellement par la dégénérescence dramatique de la personnalité et perte progressive du libre-arbitre. Privé du moindre sens critique, le surfeur, qui n'est pas californien, en est réduit à se ventouser l'ego et à se cloquer le sens artistique sur ceux d'une poignée de personnages quelconques, morts ou vifs, dont d'autres surfeurs leur font croire qu'ils sont à la mode.


Autant le strabisme est divergent chez Sartre, autant le surf est convergent chez l'Homme. Récemment encore, nous avons vu l'éclosion de mouvements issus de cette nouvelle forme de sagesse populaire ... enfin la sagesse populaire, on connait... c'est celle qui a élu Hitler en 33.

Sur ce, je laisse la parole à la défense, et vais de ce pas poster mon réquisitoire sur mon compte Linkedin.

La plaidoirie de Patrick Bouvard

Amis de la collaboration dans la résistance, Bonjour !

Qu’est-ce que j’entends ?!!! Qu’est-ce que j’entends ?!!!

De quoi est-ce qu’on accuse-t-on… les réseaux sociaux ?

Auriez-vous un web de retard ?

Quoique ! Quoique : 10049, 7133, ça vous parle, Monsieur le procureur ? Ce sont vos nombres d’abonnés et de followers sur Linkedin et Twitter ! J’ignore pour Facebook, n’étant pas de vos amis partout à la fois, mais je vous fais confiance ! Vous êtes tant addict à votre klout ! Avec un « t », comme dans le chti bilout !

Mesdames et Messieurs les jurés, par quel moyen croyez-vous que ceux qui crachent aujourd’hui dans la soupe, ont construit leur propre personnal branling - branding ?

Sans les réseaux sociaux, sous la robe austère de la justice qui limbe le procureur – dixit lui-même – y aurait-il grand-chose à brander ? A brandir ? D’ailleurs je vous le demande, Monsieur le procureur, brandez-vous encore ?

Vous-mêmes, Monsieur le président, vous bloguez complètement sur cette question ! Si ! Si ! Vous bloguez ! Vous vous payez de billets sonnants… et pas trébuchants du tout tant vous les écrivez avec talent !

Ce que je veux signifier, Mesdames et Messieurs les jurés, c’est que quelles que soient les critiques, parfois légitimes, que vous avez entendu ce soir, les réseaux sociaux sont qu’on le veuille ou non, devenus incontournables ! Et que le Procureur et le Président en sont la démonstration in persona !

Bon ! Elargissons notre point vue ! Et par la même occasion élargissons aussi les prévenus !

Reprenons plus sérieusement : Vous avez entendu les chiffres ! 42% des habitants de la planète sont actifs sur les réseaux sociaux (soit 3,2 milliards de personnes). En France, on compte 58% de socionautes (soit 38 millions d’individus), qui passent en moyenne 1h22 par jour sur au moins 2 réseaux sociaux. 87 % des marketeurs en entreprise y sont actifs. Difficile donc de négliger le phénomène d’un revers… de parquet !

Faire le procès des réseaux sociaux, sous le fallacieux prétexte d’esprit de meute, c’est faire le procès des grandes surfaces : tout le monde les critique… et tout le monde y court ! Pourquoi ? Parce que même s’il arrive que l’on se fasse abuser par de la merde en barquette, la plupart des gens y trouvent aussi, avec une grande facilité d’accès et une grande variété, les choses dont ils ont besoin pour se nourrir. Il n’y a pas plus de bêtises sur YouTube ou sur Vimeo que sur 200 chaînes de la TNT et du câble. Et il y a des choses vraiment bien et belles qu’on n’aurait jamais vu sans les réseaux, parce qu’au moins là elles n’ont pas été obligées de passer sous les fourches caudines des instances officielles du commerce et des marchands de culture !

Mesdames et messieurs les jurés, ne vous laissez pas influencer par ces résidus réactionnaires : ils conspuent les réseaux sociaux, mais ce ne sont que des zéros associaux ! C’est cela quand on passe du tendance au tendancieux ! Vous savez que c’est une grande constante de l’Histoire ! Il s’est trouvé des gens pour dénoncer les dangers de l’électricité ; il s’est trouvé des gens pour dénoncer les dangers du téléphone, puis de la télévision, de l’ordinateur, etc…. et aujourd’hui des réseaux sociaux !

Les RS ne sont que le reflet de notre société. Sauf que pour une fois on peut se faire une idée assez juste de l’état de cette société. Oui, oui : nombre d’internautes sont des crétins, à l’instar des spectateurs des médias audiovisuels à qui l’on fait croire que leur avis compte, ou des addicts du mail qui confondent message et commérage, communication et processus mental diarrhéïque. C’est la colique… ( ?) non, pardon : c’est là qu’est l’hic dans le mail !

Ce ne sont pas les Réseaux qui ont créé l’inculture ! Ils n’en sont que le reflet !

Cela dit, je connais des érudits, des sachiants – des sachants qui ont aussi peu de vraie culture que les barbouzes du buzz de nos réseaux sociaux. La vraie culture consiste à être capable d’attribuer à chaque chose et à chaque information le degré de certitude qui lui convient !

Les réseaux ne sont pour nous tous ici qu’un outil ! Mesdames et messieurs les jurés, si je prends un marteau pour frapper violemment Monsieur le Procureur, ainsi que le bon sens m’y invite, allez-vous accuser le marteau ? Et si en le faisant je me tape sur les doigts, parce qu’il faut bien le maintenir, vais-je maudire le marteau ou ma maladresse ?

S’il y a un procès à faire, c’est celui des mauvais usages, et non celui du progrès incontestable que représente la possibilité même d’un réseau que l’on peut à bon droit qualifier de social !

(Le terme a été inventé en 1954 par l’anthropologue britannique John Arundel Barnes qui voulait désigner un ensemble de relations dans un groupe social.)

Alors de deux choses l’une !

Si ce que nous jugeons ce soir est l’impact des réseaux sociaux sur nos entreprises, je vous conseille de consulter le baromètre mondial Hootsuite de septembre dernier qui révèle l’importance des réseaux sociaux pour les organisations interrogées.

  • 87% des répondants sont d’accord pour dire qu’ils sont importants pour rester compétitifs,
  • 67% des personnes interrogées reconnaissent que les médias sociaux contribuent de plus en plus aux bénéfices de leur entreprise,
  • Je vous en passe et des meilleures…

Je vous cite juste la conclusion de l’enquête : “Les médias sociaux ont révolutionné la manière dont les clients agissent : ils font des recherches, posent des questions, veulent des recommandations, prennent des décisions d’achats et recherchent un support client directement en ligne. De plus en plus d’entreprises ont pris conscience de la valeur des réseaux sociaux pour le marketing, et au-delà de celui-ci, de l’impact global des médias sociaux sur la réussite de l’entreprise.” CQFD

Maintenant, si ce que nous jugeons ce soir touche également au sens des réseaux sociaux pour chacun de nous, alors le philosophe qui sommeillait en moi à l’écoute des propos lénifiants de Monsieur le Procureur (ronflements)… se réveille soudain !

Parlant d’un usage efficace et intelligent des technologies dont nous disposons, il n’est pas indifférent de remarquer ici que les réseaux sociaux ne permettent pas seulement l’accès à l’information, mais bien plutôt l’accès à la personne. Contrairement à ce que l’on croit, le partage y est plus important que l’acquisition ! 

Ce faisant, ils ouvrent une possibilité de socialisation et d’acculturation : c’est à nous de contribuer en partie à établir la valeur d’une information. L’intérêt le plus avéré des Réseaux sociaux est probablement là, au-delà de leur puissance fonctionnelle. Vous voulez un exemple ? Michel Serres, scientifique et philosophe reconnu, livrait ce constat fort dérangeant : après des débuts et des développements laissant parfois à désirer… il y a aujourd’hui moins d’erreur dans Wikipédia que dans l’Encyclopédie Universalis ! La collaboration en ligne, ça marche !

La « lisibilité » de l’information est en effet, dans cette perspective : augmentation de la pensée ; enrichissement des points de vue ; élargissement du champ des possibles…

La connaissance, étant recherche permanente de lisibilité, cherche à discerner les significations au sein de la masse d’informations, et le « sens » au sein des significations multiples. Bon, je traduis, pour les excités du pipeau : trouver la mélodie au sein du bruit ambiant ! Pour cela, les réseaux mettent des personnes en relation, et ce quelles que soient les limites des uns et des autres : ces personnes sont de véritables sujets de leur contribution et non spectateurs-objets de la bien-pensance univoque.

Alors même si les cassandres en tous genre nous servent du Georges Orwel revisité GAFA à toutes les sauces algorytmiques – Vous savez :  le grand complot ! – il reste quand même que les RS offrent un moyen d’expression pour le plus grand nombre, et qui échappe aux régulations habituelles. Demandez-vous bien, Mesdames et Messieurs les jurés : pourquoi est-ce que c’est dans les dictatures et les régimes totalitaires que l’on interdit ou que l’on censure les RS ? Que craignent-ils donc ? S’ils étaient si faciles à contrôler, ces régimes les inféoderaient pour manipuler les masses ! Mais ils ne le peuvent pas et ils le savent bien ! On n’étouffe pas une telle liberté ! Eux aussi craignent cet esprit de meute humaine qui, civilisée par la diversité, la connaissance et la collaboration, s’appelle le Bien Commun !

Bref ! Les échanges sur les réseaux peuvent donc être source d’ouverture et de créativité, d’initiative et d’innovation. Sortons de nos lieux fermés, confinés et confits ! Je vous l’affirme : les réseaux sociaux donnent matière à un non lieu !

Les comportements sociaux des professionnels eux-mêmes s’en trouvent profondément transformés. Dans notre dernière enquête RH info, 3 répondants sur 4 affirment que collaboration et réseaux sociaux vont de pair, et que cela ne fera que se renforcer à l’avenir.

S’il y a un point qui fait l’unanimité dans le monde de l’entreprise, c’est bien que cette dernière, tout autant que ses salariés, individuellement et collectivement, doivent être capable de se fédérer autour d’un « sens » renouvelé, c’est à dire d’un but, d’une perspective et de valeurs partagées, tissant une appartenance féconde. Or, ces repères sont aujourd’hui beaucoup plus symboliques qu’avant ; ils doivent tenir compte de l’évolution profonde des caractères psychologiques et sociologiques de nos sociétés, de plus en plus maillées en réseaux sans frontières, des pays aux entreprises, des sociétés aux communautés, et des familles aux individus. Les réseaux sociaux n’en sont d’ailleurs qu’une illustration fonctionnelle particulière. Ils s’inscrivent dans une dynamique et un devenir plus large ! 

A vous de juger, Mesdames et Messieurs les jurés : faut-il condamner une avancée incontournable et incontestable simplement parce qu’il existe un risque de dérive ? Faut-il nous condamner nous-mêmes, parce que nous nous trouvons trop stupides et débiles pour pouvoir être prudents face à ces dérives ? Je le demande aux professionnels que vous êtes ; aux citoyens que vous êtes : avez-vous réalisé quoi que ce soit dans votre carrière et votre vie sans avoir eu à assumer ce double mouvement : favoriser ce qui va dans le bon sens et lutter contre ce qui dérive ? Alors qu’il en aille ainsi de notre rapport aux réseaux sociaux ! Je demande leur acquittement… À nous d’en faire bon usage !

Et par pitié, laissons tomber les exagérations marseillaises du Rougeot de Lille !

Je vous remercie.

(explication de la rédaction : le "proc" est en robe rouge et il est basé à Lille...)

 

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